Même le syndicat des enseignants de la paisible Suède s’alarme de la sécurité dans les écoles. Si la situation est heureusement loin d’être aussi critique qu’aux États-Unis, des violences ont éclaté en Suède et en Finlande, pays pourtant réputés pour leurs écoles ouvertes et progressistes. En Norvège, la fréquence des violences et des menaces dans les écoles, en particulier à Oslo, est en augmentation. Cela ne signifie cependant pas qu’il s’agisse uniquement d’un problème des grandes villes. La tendance est beaucoup plus générale.
Il est évident que nous devons faire en sorte que toutes les écoles restent des havres de paix pour tous. Mais comment y parvenir sans compromettre leur ouverture ?
Un défi à relever
Dès que des mesures de sécurité spécifiques sont proposées, on observe généralement une levée de boucliers de la part de ceux qui les perçoivent comme allant à l’encontre du climat de confiance qui caractérise le système scolaire européen. Les écoles sont censées être des lieux ouverts et agréables. Installer des caméras, des portails, des serrures, voire procéder à des scanners corporels complets de toutes les personnes entrantes, changerait radicalement la donne.
Évidemment, personne ne souhaite que l’école ressemble à une prison.
La tendance en Europe penche davantage vers des bagarres, des menaces ou du vandalisme, plutôt que des fusillades scolaires. On pourrait soutenir que notre inquiétude face à ces dernières est excessive, ce qui signifie également que des mesures moins strictes sont nécessaires. Il est fort possible que la meilleure solution ne vise que les incidents les plus courants, sans aller jusqu’aux détecteurs de métaux ou aux scanners corporels. Si cette solution pouvait également contribuer à prévenir les situations les plus extrêmes, ce ne serait qu’un bonus.
Quelles solutions peut-on envisager ?
Naturellement, on aurait tendance à se tourner vers la Finlande pour trouver des réponses, car son système scolaire est de classe mondiale, et aussi parce qu’elle a connu deux fusillades il y a quelques années, à seulement onze mois d’intervalle.
Les Finlandais ont envisagé des mesures telles que des vitres pare-balles et des détecteurs de métaux aux entrées, mais ont finalement opté pour une approche plus subtile, qui permettrait de préserver le climat de confiance. Un rapport officiel a recommandé que chaque école élabore (et répète !) des plans d’urgence, ainsi que des exercices d’évacuation annuels, en plus de mesures architecturales comme des issues de secours et des parois vitrées.
Nous ajouterions également qu’une communication rapide est essentielle pour qu’un plan d’urgence fonctionne. La plupart des incidents se terminent en 10 à 15 minutes, il est donc primordial d’agir vite. Si nous renonçons à des mesures potentiellement extrêmes comme des systèmes de verrouillage renforcé ou des détecteurs de métaux, le minimum que nous puissions faire est de nous assurer que les personnes concernées soient informées immédiatement et en détail de toute menace en cours.
C’est un élément à garder à l’esprit pour ceux qui hésitent encore. Le choix revient finalement à chaque école ou à la municipalité dont elle dépend, mais ne prendre aucune mesure de précaution serait probablement un peu trop naïf.