Cette interview met en lumière les expériences et les conseils de Cédric H. sur la formation en éco-conduite chez les Transports Orain.
« Mon principal objectif est le bien-être des conducteurs. Un conducteur qui se sent bien dans son travail est plus performant. Je m’assure également que nous réalisons des économies de carburant et que nous réduisons le turnover au sein de l’entreprise. »
Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours et des compétences que vous avez développées en tant que formateur ?
Je suis formateur depuis 8 ans maintenant. Avant cela, j’ai été conducteur pendant 7 ans. C’est à la demande de mes responsables que je suis devenu formateur, bien que ce ne soit pas mon plan initial. En tant que formateur, j’ai développé des compétences en pédagogie, en écoute et une constante envie d’évoluer.
Y avait-il un formateur avant vous chez les Transports Orain ?
Oui, il y a toujours eu des formateurs chez les Transports Orain depuis environ 17 ou 18 ans. Avec le temps, il y a eu des évolutions. Parfois, nous étions deux formateurs, parfois j’étais seul. Il faut aimer le contact humain, vouloir évoluer et savoir discuter, ce qui est essentiel dans ce métier.
Aviez-vous des appréhensions avant de devenir formateur ?
Avec mon passé militaire, j’avais déjà la rigueur et la discipline. Mais j’ai dû m’adapter à un environnement professionnel où l’aspect social est très important et où il faut savoir faire preuve de souplesse.
Pourquoi l’éco-conduite est-elle cruciale pour les entreprises de transport ?
L’éco-conduite permet de réaliser des économies significatives, surtout avec le prix du diesel qui augmente constamment. Elle est également importante pour l’écologie. Bien que nous évoluions vers d’autres énergies comme le gaz, l’hydrogène ou l’électrique, nous utilisons encore principalement le diesel. L’éco-conduite permet de rester compétitif tout en préservant l’environnement.
Combien de conducteurs encadrez-vous ?
Sur la partie marchandise, environ 170 conducteurs et au total 295 conducteurs en incluant la partie voyageur. Nous utilisons les données fournies par l’informatique embarquée d’AddSecure, ce qui nous permet de suivre et d’améliorer les performances à distance. De plus, les caméras embarquées constituent un vrai outil pédagogique complémentaire pour nos conducteurs.
Quels seraient vos trois conseils pour les entreprises débutant dans la formation à l’éco-conduite ?
- Être à l’écoute des conducteurs et de leurs besoins en termes de matériel et d’équipement.
- Accorder une réelle attention aux conducteurs, en reconnaissant qu’ils sont des êtres humains et non simplement des ressources.
- Savoir récompenser les bons conducteurs en mettant en place des systèmes de reconnaissance et de récompenses, tels que des primes de performance, des avantages supplémentaires, et des opportunités de développement professionnel.
Privilégiez-vous des réunions d’équipe ou du coaching individuel ?
Nous faisons les deux. Nous avons des formations obligatoires en interne et des accompagnements personnalisés pour les conducteurs ayant des difficultés ou étant réfractaires. L’important est d’expliquer les raisons de nos démarches et d’accompagner les conducteurs pour qu’ils comprennent l’intérêt de l’éco-conduite.
Quelles différences observez-vous entre les hommes et les femmes conducteurs dans leur approche de la formation ?
L’apport des femmes dans le transport est bénéfique. Elles adoucissent le milieu et apportent une autre perspective. Certaines préfèrent des horaires de jour pour concilier vie professionnelle et vie familiale. L’important est de s’adapter aux besoins et aux rythmes de chacun pour obtenir les meilleurs résultats.
Quels objectifs poursuivez-vous dans votre rôle de formateur ?
Mon principal objectif est le bien-être des conducteurs. Un conducteur qui se sent bien dans son travail est plus performant. Je m’assure également que nous réalisons des économies de carburant et que nous réduisons le turnover au sein de l’entreprise. La cohésion entre les conducteurs et les autres services, comme les exploitants, est également cruciale.
Quelle est votre approche lorsqu’un conducteur fait des erreurs répétées ?
Il faut analyser la nature des erreurs. Si elles sont dangereuses, cela remonte à la direction qui prend les décisions nécessaires. Sinon, nous discutons avec le conducteur pour comprendre les causes des erreurs et trouver des solutions ensemble. La formation continue et l’accompagnement sont essentiels pour améliorer les pratiques de conduite.
Avez-vous des conseils pour les petites entreprises de transport qui ne peuvent pas avoir un formateur à plein temps ?
Un conducteur référent peut être une solution. C’est quelqu’un qui prêche la bonne parole et peut distiller de bons conseils aux autres conducteurs. Il faut lui donner de la disponibilité et s’assurer qu’il est respecté et écouté par ses pairs.
Pour plus d’informations :